1. |
Demain le vent
02:58
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Bras ballants et cœur noir, je reviens
cette histoire est sans fin
dis combien d'espoirs
gisent au fond du jardin, dis, combien
il nous reste la braconne et le goût des poèmes
pourvu qu'un printemps vienne refleurir nos charognes
je briserai l'écran où s'est échoué mon âme
et je rendrai aux flammes le vide que l'on nous vend
demain, foutre le camp,
claquer la porte, nonchalamment
que le vent nous emporte
attendre la prochaine baffe, ou le prochain croche patte
qu'un énième bureaucrate dicte nos épitaphes
se courber au guichet, pour remercier l'empire
d'avoir su nous bâtir de si beaux bas côtés
gardez l'or et la soie, gardez vos carrés d'as
je m'ballade je rêvasse je chantonne et je bois
a la santé des rois abrutis de fortune
qui braderaient la lune au moindre chèque en bois
demain, foutre le camp,
claquer la porte, nonchalamment
que le vent nous emporte
ce fou rire, cette nausée qu'on retient
quant a l’orée du pire on titube en chemin
je continue d'écrire penché sur le ravin
je cherche d'autres avenirs, a léguer au gamin
et le vent me ramène au jardin
cette histoire est sans fin
dis combien d'espoirs germent au creux de nos mains
dis, combien ?
demain, foutre le camp,
claquer la porte, nonchalamment
que le vent nous emporte
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2. |
Wesh pépé
02:49
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Le souffle qui s'échappe et les yeux dans la suie
dans les draps embués, tes paupières
comme un rideau de pierre, s'entrouvrent
Wesh pépé t'as pris cher mais t'as l'âge d'une vie
passée a tabasser la poussière
a te lover la nuit dans ta gourde
une pogne en parpaing par dessus mon épaule
on promène les drôles tu t'arrêtes en chemin
wesh pépé c'est la fin qui te frôle
putain pépé t'abuse la colère dans la gueule
tu t’abîmes tout seul, encore
tu racles tes remords, l'habitude...
sort la ta quille de Suze, planquée sous ton fauteuil
ton pâté de chevreuil, d'accord
on va se donner tort, encore, encore...
et ta pogne en parpaing tremble comme une feuille
tu fermes enfin ta gueule je pleurs comme un gamin
pépé c'est pas la fin, pépé t'es pas tout seul
il a fallu mille ans mille cuites au comptoir
mille fois la même histoire , mille cris mille pleurs
pour qu'on le voit ton cœur ouvert
tabasser la poussière, fracasser les miroirs
a crisper tes mâchoires sur chacun de tes frères
il a fallu milles ans de guerre
et ton poing de parpaing s'est enfin entrouvert
sur ton lit de poussière tu ris comme un gamin
wesh pépé c'est la fin, mon frère.
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3. |
Le vieux
03:58
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La nuit s'enfuit en haillon
Je baille et tousse au balcon
Une tasse de café noir je fume encore
Sur le port ça cause baston
de braves garçons ivres morts
dansent et s'enroulent a l'aurore au pied du bar
Un képi tripote son bloc note, fusille du regard deux amoureux
Qui s'marrent et s'bécotent sous ses yeux, tranquilles
Le soleil s'égare au hasard des rues de la ville qui tremblote
ça s'frotte déjà les coudes au comptoir
le muscat brille au bout d'ma clope
Un autre jour a trainer la patte
ça fera bientôt 100 ans qu'je boite
Alors courir après demain, c'est mort
Et puis des demains j'ai eu ma dose
des presque-riens des pas grand chose
si j'rate le prochain, et qu'j'te rejoins, d'accord
depuis qu'la camarde t'as fauché
j'ai l'crane comme un château hanté
j'suis devenu chiant, bête et méchant bordel
a quoi bon vivre sans tes beaux yeux
j'ferai mieux de te suivre jusqu'au bon dieu
sans ta caboche, ce monde est moche, ma belle
Alors j'vais m'offrir a grailler
L'dernier gueuleton du condamné
Claquer la tirelire sur la table mazette
J'ferai la sieste au près d'l'océan
avant d'te rejoindre au firmament
Parler au vent, fleurir le marbre, j'arrête
Le vieux s'est éteint peinard
le nez planté dans l'café noir
la clope au bec et le muscat, par terre
Au creux de sa main on a trouvé
le portrait d'un bull dog anglais
jusqu'au cimetière il souriait, grand père
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4. |
Rester au lit
02:33
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Avec quel courage
je devrais lui faire face
a ce jour qui surine
avec quels honneurs
et quelle fleur au fusil
je devrais les braver
ces minutes assassines
[ mon amour, je vais rester au lit,
j'en ai plein la casquette
de ces aubes gâchées
de jouer la girouette
qu'une bourrasque étourdit
et le coq peut gueuler
je vais rester au lit ]
on m'a jeté les os
des plus dignes festins
on m'a gorgé de vin
on m'a hissé grand voile
rien ne valait la veine
et piteux je reviens
a la bien belle étoile
[ mon amour, je vais rester au lit,
j'en ai plein la casquette
de ces aubes gâchées
de jouer la girouette
qu'une bourrasque étourdit
et le coq peut gueuler
je vais rester au lit ]
leurs soleils sont immenses
et leurs ombres minables
se bataillent en cadence
pour des châteaux de sable
chacun connaît la danse
chacun paye le diable
pour une chaise a sa table
ou un morceau de chance
ô jour abominable
pour quelle maigre pitance
ô jour abominable
je demande le silence,
je demande le silence!
[ mon amour, je vais rester au lit,
j'en ai plein la casquette
de ces aubes gâchées
de jouer la girouette
qu'une bourrasque étourdit
et le coq peut gueuler
je vais rester au lit ] *2
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5. |
L'enfer
03:42
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Est ce ton cœur qui frappe a sa porte
Sont ce tes mains qui s'y déchirent
est ce ta voix qui tranche ta gorge
Sont ce tes pleurs ou bien ses rires
vas tu lui dire que tout recommence
que tes cauchemars s'sont fait la malle
qu'si tes poings saignent, si ta voix tremble
c'est qu'elle est belle comme le diable
elle rougissait a tous tes charmes
sa tête posée sur ton épaule
ses soupirs penchés comme les saules
sur les berges d'un fleuve de larme
lorsque le monde se faisait chambre
et que vos nuits s'changeait en poème
où vos deux corps dansaient ensemble
dans le silence des sirènes
vous aviez la vie pour apprendre
a mieux vous manger du regard
mais tes yeux se voilaient de noir
tu n'voyais du feu que la cendre
fallait il donc qu'elle t'attende
comme une femme de marin
a chaque verre tu jetais l'ancre
quand elle se noyait de chagrin
a t elle oublié vos éclats
de rire de rage et de tendresse
a t elle susurré sous les draps
a d'autres amants d'autres promesses
l'enfer c'est elle qui n'oublie pas
les larmes que tu lui arrachais
c'est le venin que lui crachait
le sheitan qui hantait ta voix
mille fois ses yeux se sont fermés
mille fois tu gâchais son pardon
elle te l'avais bien chuchoté
qu'elle se lasserai de cette chanson
l'enfer c'est elle si loin de toi
l'enfer sa voix qui dit je t'aime
a d'autres cœurs, dans d'autres bras
vas donc le hurler a la seine
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6. |
Les enrayés
03:43
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une belle équipée de ventres à terre
s'en est allée par la ruelle
les flibustiers de la bouteille
à quatre sur une canette de bière
ils avaient le goût du grand air
et des cendriers du dimanche
quand la ville titube et se penche
pour déterrer la hache de guerre
aujourd’hui je regarde en arrière
j'entend leurs rires qui dégringolent
le souvenir sucré d'un hiver
à s enquiller au café gnôle
autour de moi , ils sont tous là,
ils ont à peine changé de regard
quelques un ont sorti de leurs tiroirs
des gamins beaux comme des trois mâts
on était cent tu sais, on était cent
sur le pavé tout le temps, sur le pavé
contre le vent tu sais, contre le vent
à s'enrayer
les enrayés ont repris des plumes
et les échoués se sont fait la belle
les rues tendrement se rappellent
nos écorchures au clair de lune
la Loire toujours, la Loire encore
s'en vient me replanter dans le décor
à m'enrayer dehors, à m'enrayer
et le temps passait comme un corbac
par dessus leurs histoires emmêlées
mélange de rhum planqué dans le sac
à s'agglutiner sur les quais
un peu de ferraille au fond de la poche
récup de manche, faut qu'on s'arrache
nuit blanche à gueuler mort aux vaches!
vive les apaches ! vive les vacances!
matez donc un peu la famille
comme on a grandi de traviole
les yeux braqués sur le maquis
matez notre avion qui décolle
on sera pas les rois du pétrole
on sera ce qu'on a su faire de vie
et notre bonheur on le rafistole
on va se bricoler un pays
et on sera cent tu sais, et on sera cent
sur le pavé tout le temps, sur le pavé
contre le vent tu sais, contre le vent
peut être des milliers qui sait, peut être des milliers
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7. |
La putain de ballade
03:58
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La tête en vrac et l'cœur gonflé on a bazardé nos babioles
A s'remplir d'conneries surannées on en avait plein la carriole
Un dernier coup d'œil au quartier plus rien a gratter de c't'enfer
On claque la portière sur l'passé puis on s'arrache de la termitière
Une môme t'avait cassé l'cardio tu tenais plus debout, c'était navrant
Moi j'me noyais dans un verre d'eau rempli d'vin rouge d'puis trop longtemps
Cette vie là sentait la charogne et l'nœud coulant nous faisait du pieds
Fallait suivre le vent que suivaient les grues cendrées et les cigognes
Ciao l'enfer ! La flicaille la caf les factures
Ciao galère ! On s'arrache de ce grand tas d'ordures
On verra ce que la vie nous brade le long du chemin
On fera de chaque jour une ballade, putain !
On a roulé pendant des plombes
sans dire un mot, sourire aux lèvres
aller goûter l'autre bout du monde
et tourner l'dos aux marche ou crève
cape au sud on déserte la crasse
on graillera l'saumon d'vos poubelles
notre bagnole nous traine a tire d'aile
avant nous rendre un joint d'culasse
on trimballe nos vies en sacoche
le long des chemins en chantonnant
on s'prend l'bec et on se rabiboche
a chaque gamelle a chaque feu d'camp
la route est longue c'est ce qu'on lui demande
destination l'prochain soleil
on s'endort au coin d'une ruelle
on s'réveille au bord d'l'océan
Ciao l'enfer ! La flicaille la caf les factures
Ciao galère ! On s'arrache de ce grand tas d'ordures
On verra ce que la vie nous brade le long du chemin
On fera de chaque jour une ballade, putain!
on a vadrouillé comme des papes
pendant un an jusqu'à c'qu'un jour
tu croises au détour d'un d'nos squats
quelque-chose qui ressemblait a l'amour
j'imagine que t'apprends a vos gosses
comment faire pousser des radis
j'ai pas fini d'rouler ma bosse
j'ai pas trouvé le bon pays
alors j'continue sur la route
j'suis même pote avec un clébard
lui c'est sûr au moins il m'écoute
quand j'pense a toi et qu'j'ai l'cafard
t'auras rencontré une p'tite perle
tu t'seras calé un bout d'bonheur
c'est sur qu'ça m'réchauffe un peu l'cœur
mais sans toi merde, c'est pas pareil!
ciao mon frère, t'as su t'échapper des ordures
ciao p'tit père, te v'là dans une drôle d'aventure
et j'continue la promenade sans mon copain
raconte a tes mômes notre ballade, putain !
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8. |
Du haut d'un pont
03:02
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faudra se jeter du haut d'un pont
je veux pas finir au raz du sol
a rogner nos vieilles chansons
faudra se jeter du haut d'un pont
quand le reste du monde nous fera la gueule
et qu'enfin seuls on s'dira
ça y est, c est fini , on a bien roulé cette vie
on bien roulé
nos gosses seront beaux comme des seigneurs
ils foutront le feu a nos erreurs
regarde la ville qui crie panique
regarde leur décor en plastique
je veux pas finir dan une boite
je veux que la poiscaille vienne nous porter
tout au bout d'un fleuve enflammé
je veux pas d'une mort étroite
faudra se jeter du haut d'un pont
on hissera nos vieilles carcasses
par dessus le muré d'en face
sans plus rien voir j'crierai ton nom
par dessus la Loire par dessus la crasse
je crierai ton nom
et si nos enfants veulent pleurer
ou mettre des fleurs a nos côtés
qu'ils aillent plutôt boire un canon
a la santé de ces deux gamins
qui se sont aimés en dessous des ponts
et qu'ont choisi comme mot de fin
d'aller se jeter du haut d'un pont
nos gosses seront beaux comme des seigneurs
ils foutront le feu a nos erreurs
faudra se jeter du haut d''un pont
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9. |
Les bouquets
03:31
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rendre les coups frapper sa table
hisser la grand voile a tout prix
si cette basse-cour est pays
je ferai des châteaux de sable
je construirai vents après vents
de belles histoires foutues d'avance
et refuserai cette danse
que l'on m'offre en guise de vie
tout qui s'écroule autour de nous
et on continue a marcher
loin des villes en papier mâché
qui nous mettaient au garde a vous
J'ai pas les mots mais j'ai les ongles
pour arracher ces p'tites chansons
j'ai pas les mots mais j'ai les ongles
c'était un bouquet....de chardons
on nous avait promis des bouquets
des fleurs moches sur nos tombeaux
a chaque journée son encoche
alors affutez vos couteaux
j'crache dans la soupe aux vermisseaux
qu'on m''offre pour ce futur en toc
a tous ces enfants de salauds
qui nous défrisent et nous défroquent
tout qui se dépose a genoux
devant les écrans des vigiles
posez tranquilles sous les verrous
derrière les grilles de notre asile
J'ai pas les mots mais j'ai les ongles
pour arracher ces p'tites chansons
j'ai pas les mots mais j'ai les ongles
c'était un bouquet....de chardons
mon baluchon plein de sottises
je le tricoterai en chantant
cette histoire manque de piment
allons enfants faites vos valises
nous redessinerons Venise
nous redessinerons Tanger
les saxifrages insoumises
n'ont cure des laissés passer
tout qui s'écroule autour de nous
et on continue a marcher
loin des villes en papier mâché
qui nous mettaient au garde a vous
J'ai pas les mots mais j'ai les ongles
pour arracher ces p'tites chansons
j'ai pas les mots mais j'ai les ongles
c'était un bouquet de chardons
et si la ville et si le monde
préfère rogner son bout d'lardon
j'garderai mas voix j'garderai mes ongles
et puis mon bouquet.... de chardon
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10. |
La ville est folle
03:57
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la ville tangue tu la connais
ses allées brulent dans la nuit tendre
et dans les reflets qui s'allument
tu sais l'écume qui la hante
tu sais chaque regard cinglé
chaque faille aux cœur des passants
tu sais comme c'est dur de passer
tu sais la folie du ciment
la ville est folle tu le sais bien
cette amante te tenait la main
ses yeux comme des puits d'alcool
la ville est folle,
et pourtant tu longes ses murs
et tu embrasses ses dédales
tu croises ses étoiles bancales
et tu cavales dans ses murmures
comme on retourne a la morsure
par gout du vide et des abimes
tu t'escrimes jusqu'à l'aube humide
a te lover dans ses fêlures
La ville est folle tu le sais bien
ses enfants ivres de chagrin
se saoulent en vain comme on s'immole
la ville est folle
te souviens tu de cette fleur
cette fille aux yeux précipices
a qui tu arrachas le cœur
pour la laisser dans l'aube grise
tu lui as craché tes promesses
elle qui courrait a moitié nue
a sens inverse de chaque rue
confondant blessures et caresses
La ville est folle, tu le sais bien
elle s'est penché sur le venin,
contre son sein la camisole
la ville est folle
Elle a fini comme une brume
qui s'efface a l'aube au soleil
pour revenir a chaque lune
hanter les plis de ton sommeil
et si tu sais qu'elle est cruelle
la ville ne fait que te souffler
le reflet d'une folie passée
lorsque tu dansais avec elle
La ville est folle
tu le sais bien
et tu restes un de ses gamins
le vin de son sein te console
la ville est folle
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11. |
Les représailles
02:16
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a force de tremper nos coeurs dans l''eau croupie
l'enfance se flétrit dans le coin d'un reflet
a force d'avoir peur de tomber du rafiot
on prend des ascenseurs aussi vides qu'idiots
on se dit c'est tant mieux si le chat s'est barré
on espère vivre vieux a côté d'un troquet
a force de se mordre a la moindre engueulade
a force de se tordre en futiles cascades
on se laisse tomber on soublie en silence
on se plit, on se penche sur des dimanches gâchés
sur les cahiers tâchés et des nappes trops blanches
d'un dinner de torchés qui dégueulent en cadence
et j'attend les représailles
j'ai vendu au passeur mon âme et mes entrailles
je n'ai plus rien a tenir
au bord du vide je sens l'été venir
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